Déclaration du Caire Pour La Syrie

La Syrie a vécu ces quatre (4) dernières années une situation marquée par une accentuation de la violence, doublée d’une destruction complète de l’Etat et de la société.

L’insistance du pouvoir, dès le départ, à ignorer les revendications populaires concernant les réformes et le changement ont eu un rôle central dans l’amplification de la violence, la radicalisation et le terrorisme, à l’effet d’obturer toute perspective de règlement politique à la crise de l’État et de la société.

La situation en Syrie commande aux forces de l’opposition de retrouver sa vigueur et de reconquérir ses partisans en vue de rétablir, à la place qui lui est due, le programme de changement démocratique, seul en mesure délibérer l’Homme syrien de l’arbitraire, de la corruption et du terrorisme.

A l’invitation du «Conseil Égyptien des Affaires Étrangères», un collectif de forces politiques et de personnalités patriotiques syriennes s’est réuni du 22 au 24 janvier 2015 au Caire, en vue de procéder à un échange de vue sur les questions décisives concernant la Syrie en vue de mettre au point une vison claire, de même qu’une feuille de route reflétant le plus largement possible les vues de l’opposition afin d’unifier les efforts visant à réactiver la solution politique, conformément au «Communiqué de genève» et les résolutions des Nations unies y afférents.

Après avoir passé en revue les projets soumis à discussion, préalablement à la réunion, de la part des forces politiques et des personnalités patriotiques, les participants se sont appliqués à dégager un dénominateur commun en vue d’aménager les conditions d’une action concertée et d’une démarche collective pour sauver le pays.

Les participants sont convenus de l’importance des mesures pratiques à mettre en œuvre avec les diverses composantes de l’opposition syriennes sur une base unifiée en ce que l’option politique doit reposer sur des principes fondamentaux, essentiellement:

-La préservation de l’unité de la Syrie et de son peuple, de même que l’intégrité de son territoire.

-La préservation de l’État syrien dans toutes ses institutions par la mise en œuvre de l’accord de genève, notamment l’article concernant la création d’une instance dirigeante transitoire mixte dotée de la plénitude des pouvoirs, dont l’objectif est de superviser la transition démocratique du pouvoir, assortie de garanties internationales, dans le cadre d’une période déterminée et des dix points suivants:

1-L’objectif de la phase de négociation est la transition vers un régime démocratique et un Etat civique doté de la souveraineté, en mettant l’accent sur le fait que le règlement en Syrie est nécessairement une solution politique à soubassement patriotique.

2- Accord sur un Contrat Social et une Charte Nationale, fondateurs de l’Etat démocratique moderne, à l’effet de garantir les libertés politiques et les droits civiques, fondé sur le principe de la citoyenneté, de l’égalité entre les syriens dans les droits et devoirs, de même que l’égalité entre les deux sexes et la garantie des droits de la totalité des composantes nationales du peuple syrien dans le cadre de la décentralisation administrative.

3 – Tout règlement politique réaliste nécessite une caution internationale et régionale, ainsi qu’un vaste consentement populaire; ce qui implique un règlement historique qui reflète les aspirations du peuple syrien et sa révolution. Un tel règlement doit se fonder sur le «Communiqué de genève», assorti de garanties internationales clairement affirmées, nonobstant les diverses démarches internationales visant à la conclusion d’un tel règlement, qui sont également les bienvenues.

4 – La désunion de l’opposition et de ses efforts a constitué un facteur négatif et un motif de prolongation du conflit. L’unité de l’opposition et la conjugaison de ses efforts s’imposent, dans ce contexte, comme un devoir national et une revendication nationale.

5 – La mise en route du processus politique implique la mise en œuvre préalable de mesures nécessaires qui exigent de tous ceux qui soutiennent le règlement politique d’agir de manière concertée en vue d’obtenir la libération de tous les prisonniers et prisonnières, des otages (hommes et femmes), assorti de l’engagement de respecter le Droit Humanitaire International; de mettre un terme aux crimes de guerre, au bombardement des civils et à leur privation des conditions de vie élémentaires; de même à assurer leur ravitaillement en produits alimentaires et en médicaments dans les zones assiégées. L’action concertée dit également viser à la levée des sanctions économiques qui portent atteinte à la vie des citoyens et à créer les conditions du retour des personnes déplacées ou émigrées.

6- Un accord de principe entre les divers protagonistes syriens doit intervenir pour mettre un terme à la présence militaire non syrienne, quelque soit leur pays de provenance ou son camp de ralliement, en considération du fait que la présence de combattants non syriens a démultiplié l’ampleur de la catastrophe, détruit l’unité du tissu social syrien, en privant les syriens de la responsabilité de résoudre directement leur conflit.

7-La réalisation d’un règlement négocié implique de toutes les parties qu’elles souscrivent au principe de conférer à l’Etat le monopole de la détention des armes. Ce qui nécessite une restructuration de l’institution militaire et sécuritaire et la fusion des forces militaires de l’opposition participant au règlement politique en son sein de manière à faire évoluer sa mission en mission de protection de l’indépendance et de la souveraineté de l’Etat et la protection de la dignité et de la sécurité des citoyens syriens.

8-Réclamer de la légalité internationale ‘assumer ses responsabilité afin de tarir les sources du terrorisme. Réclamer de tous les Etats le respect des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU concernant la lutte contre le terrorisme, particulièrement les deux résolutions 2170 et 2178.

9-Le règlement politique qui garantit une transformation démocratique, radical et complet, qui criminalise la violence et le confessionnalisme, est la condition objective pour créer une dynamique visant à mobiliser les syriens en vue de combattre les groupements terroristes déployés en Syrie et qui menacent son présent et son avenir.

La déclaration précise enfin la tache impartie aux participants de la réunion de janvier. A savoir:

10- La préparation à un congrès national syrien se tenant au Caire, au printemps prochain, ainsi que la constitution d’une commission chargée du suivi des contacts avec les composantes de l’opposition syrienne, préalablement à la tenue de la conférence, faire le point des résultats de la rencontre du Caire en liaison avec des parties arabes régionales et internationales en vue de parvenir à un règlement politique souhaité conformément au «Communiqué de Genève».

Victoire au grand peuple syrien dans son combat à atteindre les objectifs de liberté, de démocratie et de dignité.

Gloire aux martyrs

Le 24/01/2015

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